Fabien Bézagu

Répliques matrixiennes

J'adore Matrix - le premier particulièrement - et il m'arrive souvent de lâcher une réplique de ce film culte lorsque je travaille. En ce moment, je prépare une présentation sur XP et il y a tellement de répliques utilisables qu'il faut que je me retienne (je me contenterai d'un Je ne peux que vous montrer la porte. C'est à vous qu'il appartient de la franchir.:-D). Mon ami Michael semble être lui aussi friand de ce genre de référence.

Je ne résiste donc pas au plaisir de partager avec mes gentils lecteurs ces merveilleuses répliques qui peuvent - plus ou moins, parfois moins que plus je l'admet - être transposées à l'agilité.

  • I know why you're here. I know what you've been doing. I know why you hardly sleep, why you live alone, and why night after night, you sit at your computer. You're looking for him. I know, because I was once looking for the same thing. And when he found me, he told me I wasn't really looking for him. I was looking for an answer. It's the question that drives us. It's the question that brought you here. You know the question, just as I did.
  • You know that road. You know exactly where it ends. And I know that's not where you want to be.
  • Unfortunately, no one can be told what The Matrix is. You have to see it for yourself.
  • You take the blue pill, the story ends, you wake up in your bed and believe whatever you want to believe. You take the red pill, you stay in Wonderland, and I show you how deep the rabbit hole goes.
  • You have to let it all go. Fear, doubt, and disbelief. Free your mind.
  • I'm trying to free your mind. But I can only show you the door. You're the one that has to walk through it.
  • Everybody falls the first time, right ?
  • There is a difference between knowing the path and walking the path.
  • You have to understand that most of these people are not ready to be unplugged. And many of them are so inert, so hopelessly dependent on the system that they will fight to protect it.
  • Pay no attention to these hypocrites- to deny our own impulses is to deny the very thing that makes us human.
  • Do not try to bend the spoon; that's impossible. Instead only try to realize the truth: There is no spoon.
    (s'applique plutôt à DDD, d'ailleurs je ne suis pas le seul à le penser : DDD: There Is No Database
  • After nine years, you know what I realize? Ignorance is bliss.
  • I know you're out there. I can feel you now. I know that you're afraid. You're afraid of us. You're afraid of change. I don't know the future. I didn't come here to tell you how this is going to end. I came here to tell you how it's going to begin.

Simplicité

Tout d'abord, je souhaite ajouter un petit préambule à ce billet. Je travaille désormais dans une équipe agile et je peux désormais ouvertement afficher mon enthousiasme pour ces méthodes. Diable que c'est agréable !! Je sais également que certains de mes collègues lisent ou liront ce blog et je tiens tout de suite à les prévenir que toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ne saurait être que fortuite. Bon peut-être pas tant que ça mais au moins, je tairai leurs noms ;-)

Bon, revenons à nos moutons. Ou plutôt venons-y. En ce moment c'est la simplicité qui m'inspire et comme j'aime bien ça, je trouve des analogies un peu partout.

Quand je regarde un joueur de tennis de très haut niveau, une danseuse étoile, un bon comédien, je ne vois absolument pas la difficulté de ce qu'ils font jusqu'à me dire parfois : "Mais c'est super simple, je peux le faire moi aussi". Pas vous ? Bien sûr, je sais que c'est totalement faux (il suffit de me voir sur un terrain de tennis par exemple) et que ce n'est pas parce que la difficulté ne se voit pas qu'elle n'existe pas.

Le seul but de cette simplicité apparente n'est pas de rendre les choses plus agréables à l'oeil du spectateur : elle sert l'efficacité. L'exemple le plus flagrant qui me vient à l'esprit est l'Aikido. Cette vidéo d'O'Sensei Morihei Ueshiba, que je me suis fait un plaisir de revoir en écrivant ce billet, est fabuleuse. On y voit un "vieillard" faire des gestes d'une simplicité extrême et envoyer ses partenaires à terre avec une facilité déconcertante. Ceux qui ont, comme moi, un peu pratiqué cet art martial le savent : cette simplicité n'est pas facile à atteindre et l'efficacité n'est pas "jouée" par les partenaires, elle est réelle.

Le but de mon propos devient finalement lui aussi simple à exprimer : il faut apprendre à désapprendre les gestes compliqués et inutiles qui nous embarrassent et qui nuisent à notre efficacité. Dans le monde de l'entreprise, je sais cependant que c'est difficile et que ceux qui brassent de l'air inutilement sont souvent récompensés à tort. Les gestes inutiles deviennent même parfois la "norme" à suivre sans qu'on sache pourquoi on les reproduit !

Après chaque séance de code avec mon binôme, je me pose souvent cette question de bilan dans le but de m'améliorer : "Est-ce que j'aurais pu faire plus simple, et donc plus efficace ?". Et je crois que je progresse, tout doucement.

Forsfait : crime énorme, odieux

Ne cherchez pas la faute dans le titre, il n'y en a pas. Il s'agit simplement de la définition étymologique du mot "forfait". Je l'ai découverte grâce à une interview donnée par Guillaume Bodet à la Web TV TV4IT.

Replaçons dans le contexte. Ma question existentielle du moment est la suivante : dans quel cadre contractuel peut-on réaliser un projet agile ? Et plus précisément : forfait et agilité sont-ils compatibles ? J'ai donc fait ma petite recherche google et, sans pousser très loin, je suis tombé sur cette interview très intéressante que je ne résiste pas à résumer ici.

Après avoir présenté les deux modes de réalisations que sont la régie et le forfait, Guillaume Bodet affirme qu'un projet agile ne peut en aucun cas être mené au forfait. Le forfait repose en effet sur un engagement de la part du fournisseur en terme de délai et de périmètre. Si le projet ne correspond pas ou déborde, des avenants sont signés pour gérer cet échec. Échec qui, au passage, est très prévisible dans ces conditions. Il y a donc une réticence au changement contraire aux principes de l'agilité.

En mode régie, au contraire, le fournisseur met en place une équipe facturée au jour le jour pour livrer, régulièrement et de manière itérative, un logiciel fonctionnel. L'une et l'autre des deux parties peuvent librement mettre fin au contrat.

Guillaume Bodet conclut par cette remarque qui m'a servit d'introduction : forfait vient du latin forsfaire qui signifie "faire du mal" ! Étonnant non ?

Pour ma part, j'avoue être séduit par cet argumentaire et je vais encore réfléchir et faire quelques recherches et lectures sur le sujet.

Ma maison est agile

Je suis comme ça moi, je fais des analogies. Depuis quelques mois, avec ma femme, nous nous préparons à un grand changement : notre famille s'agrandit. Certes, ce n'est pas la première fois mais ce genre d'évènement n'est jamais anondin : que les parents qui ont déjà prévu les deux chambres, la niche du chien et l'emplacement de la tondeuse la première fois qu'ils s'installent ensemble lèvent la main !

Au contraire, comme bien des gens, nous adaptons notre lieu de vie à nos besoins au fur et à mesure qu'ils surviennent. Ainsi, ce grand changement est accompagné de plusieurs petits changements : on achète un lave-vaisselle (à quatre, ça devient nécessaire), on veut le mettre à la place du sèche-linge qui se retrouve à déménager à un autre endroit, etc... A chaque fois, on en profite pour faire un peu de ménage et quelques améliorations.

La maison parfaite n'existe pas, elle se peaufine petit à petit pour mieux nous correspondre. Et tous ces petits pas en avant vont dans la bonne direction.

Pour quelqu'un comme moi qui apprend les valeurs, les principes et les pratiques d'XP depuis six mois, les ressemblances sont frappantes :

  • conception incrémentale
  • amélioration
  • petits pas (baby steps)
  • histoires utilisateur
  • bénéfice mutuel
  • opportunité
  • etc...

J'exposais à ma femme ces réflexions sur la recherche de l'adéquation à nos besoins en réponse aux changements et elle m'a répondu par la remarque suivante :

Ce serait complètement idiot de faire autrement ?!