Fabien Bézagu

Ma maison est agile

Je suis comme ça moi, je fais des analogies. Depuis quelques mois, avec ma femme, nous nous préparons à un grand changement : notre famille s'agrandit. Certes, ce n'est pas la première fois mais ce genre d'évènement n'est jamais anondin : que les parents qui ont déjà prévu les deux chambres, la niche du chien et l'emplacement de la tondeuse la première fois qu'ils s'installent ensemble lèvent la main !

Au contraire, comme bien des gens, nous adaptons notre lieu de vie à nos besoins au fur et à mesure qu'ils surviennent. Ainsi, ce grand changement est accompagné de plusieurs petits changements : on achète un lave-vaisselle (à quatre, ça devient nécessaire), on veut le mettre à la place du sèche-linge qui se retrouve à déménager à un autre endroit, etc... A chaque fois, on en profite pour faire un peu de ménage et quelques améliorations.

La maison parfaite n'existe pas, elle se peaufine petit à petit pour mieux nous correspondre. Et tous ces petits pas en avant vont dans la bonne direction.

Pour quelqu'un comme moi qui apprend les valeurs, les principes et les pratiques d'XP depuis six mois, les ressemblances sont frappantes :

  • conception incrémentale
  • amélioration
  • petits pas (baby steps)
  • histoires utilisateur
  • bénéfice mutuel
  • opportunité
  • etc...

J'exposais à ma femme ces réflexions sur la recherche de l'adéquation à nos besoins en réponse aux changements et elle m'a répondu par la remarque suivante :

Ce serait complètement idiot de faire autrement ?!

Les gros cailloux

Il y a peu de temps, j'ai raconté cette histoire à quelqu'un qui ne la connaissait pas. Plutôt que de faire lire des lettres d'un certain Guy M. à nos chères têtes blondes, je pense que ce texte devrait être connu de tous. C'est pourquoi je me permet de le recopier ici en intégralité


Un jour, un vieux professeur de l'École nationale d'administration publique (ENAP) fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines. Ce cours constituait l'un des cinq ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n'avait donc qu'une heure pour "passer sa matière".

Debout, devant ce groupe d'élite (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : "Nous allons réaliser une expérience".

De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot de verre qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux a peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :

"Est-ce que ce pot est plein ?".

Tous répondirent : "Oui".

Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment?".

Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux... jusqu'au fond du pot.

Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda : "Est-ce que ce pot est plein ?". Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.

L'un d'eux répondît : "Probablement pas !".

"Bien !" répondît le vieux prof.

Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table un récipient de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il demanda : "Est-ce que ce pot est plein ?".

Cette fois, sans hésiter et en choeur, les brillants élèves répondirent :

"Non !".

"Bien !" répondît le vieux prof.

Et comme s'y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'à ras bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda : "Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ? "

Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondît : "Cela démontre que même lorsque l'on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire".

"Non" répondît le vieux prof. "Ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante: si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite". Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos.

Le vieux prof leur dit alors : "Quels sont les gros cailloux dans votre vie ?"
"Votre santé ?"
"Votre famille ?"
"Vos ami(e)s ?"
"Réaliser vos rêves ?"
"Faire ce que vous aimez ?"
"Apprendre ?"
"Défendre une cause ?"
"Vous relaxer ?"
"Prendre le temps... ?"
"Ou... toute autre chose ?"

"Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses gros cailloux en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir... sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de peccadilles et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie.

Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question : "Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie ?" Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot.

D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle.

Auteur inconnu